Se débarrasser des vers et autres parasites, une pratique d’hygiène à réintroduire
Dans les pays occidentaux, on se préoccupe peu des parasitoses. Hormis le risque d’oxyures (ver parasite des intestins) chez les enfants, on estime généralement que le danger inhérent aux parasites lorsque l’on vit avec un niveau d’hygiène convenable s’approche de zéro.
Autrefois courant en zones rurales, notamment dans les fermes, le fait de vermifuger régulièrement l’ensemble de la famille est devenu exceptionnel. La proximité avec nos animaux de compagnie existe pourtant bel et bien. Et, sauf à être végétaliens, nous ingérons quasi quotidiennement des produits issus d’animaux d’élevage.
Or, bien que ces animaux fassent l’objet de traitements antiparasitaires réguliers, entre temps, ils constituent des vecteurs de parasites potentiels. Ainsi, un petit déparasitage régulier n’aurait-il pas sa place en tant que pratique d’hygiène préventive ?
Quels bénéfices pourrions-nous tirer de cette pratique oubliée qui fait pourtant l’objet de savoirs traditionnels aux quatre coins du monde ?
Dans cet article, je vous propose un petit tour d’horizon de ces savoirs et des relations entre parasites et santé.
Si, dans la pensée médicale commune actuelle, « parasites » rime avec « tropiques »,il convient de remonter 2 à 2,5 millénaires en arrière pour réaliser que nos ancêtres les Celtes consommaient déjà certaines plantes, telles que l’absinthe (Artemisia absinthium L.) et la fougère mâle (Dryopteris filix-mas L. schott). « Ces savoirs vernaculaires nous ont été transmis par Dioscoride qui en témoigne dans ses écrits, constituant les seules traces de ces usages. L’absinthe était utilisée comme antiparasitaire, vermifuge et aussi pour ses vertus protectrices de la muqueuse intestinale. L’usage de la fougère mâle était a priori purement antiparasitaire à l’époque, mais à ne surtout pas utiliser aujourd’hui car il s’agit d’une plante toxique », explique Pascal Lamour, Docteur en pharmacie et auteur de plusieurs livres sur le druidisme, dont L’herbier secret du druide (Éditions Ouest France).
Il y a peu, des remèdes de grands-mères, dont la transmission a tendance à se perdre, circulaient encore dans les campagnes : des gousses d’ail en suppositoires ressortant couvertes de vers blancs, des décoctions de feuilles d’olivier (déjà connues par les Grecs et les Romains), la consommation d’huile d’origan, ou encore d’infusion de tanaisie, comme indiqué dans cet article.
"Nos ancêtres les Celtes consommaient déjà certaines plantes, telles que l’absinthe et la fougère mâle."
Des savoirs traditionnels efficaces et toujours d’actualité
En Outre-mer, ces savoirs traditionnels sont légion. Ce qui n’empêche pas l’utilisation de traitements médicamenteux antiparasitaires.
Sur l’île de La Réunion par exemple, où coexistent différents courants thérapeutiques traditionnels (Ayurvéda, Théorie des humeurs malgaches, etc.), certains savoirs traditionnels perdurent.
Ainsi, des préparations à base de graines de papaye broyées, des infusions de fleurs de papayer ou de chénopode fausse-ambroisie, également appelée Thé du Mexique ou herbe à vers (Dysphania ambrosioides, ex-Chenopodium ambrosioides), ainsi que des décoctions de gousses d’ail (également utilisées écrasées en friction autour du nombril), constituent autant de vermifuges naturels dans la culture réunionnaise (1).
Afin de valoriser ces savoirs ancestraux, dans de nombreux pays où le paludisme fait rage, des études sont conduites dans le but d’identifier des plantes médicinales traditionnelles démontrant une efficacité antipaludique.
Ainsi, en Indonésie, une étude a par exemple démontré que pas moins de 7 plantes sur 25 testées présentaient une activité antiparasitaire avérée sur Plasmodium falciparum (principal vecteur du paludisme), mais aussi sur certaines espèces de protozoaires, tels que Babesia - impliqués dans la maladie de Lyme - et Leishmania - responsables de la leishmaniose (2).
« Des études témoignent de l’efficacité antipaludique de certaines plantes médicinales traditionnelles. »
Les parasitoses, des maladies exclusivement tropicales ?
Alors certes, le paludisme demeure une maladie tropicale (pour combien de temps encore … ?).
Certes, nos conditions d’hygiène ont nettement évolué depuis l’Antiquité. Mais sommes-nous pour autant exempts de parasites ?
Difficile à dire, car les techniques diagnostiques de parasitologie médicale ne sont pas réalisées à chaque coin de rue sous simple présomption. En outre, elles s’effectuent sur des prélèvements biologiques (sang, selles, liquide céphalorachidien, biopsie…) dans des conditions très contraignantes de conservation des échantillons, entrainant une forte probabilité de faux négatifs.
Alors changeons d’angle de vue. Des recherches récentes mettent en évidence des liens entre certains agents pathogènes –virus, bactéries, mais aussi parasites – et certains cancers (3), tandis que d’autres montrent l’efficacité de traitements antiparasitaires en tant qu’antitumoraux (4). Ça laisse songeur ?
« Des recherches récentes mettent en évidence le lien entre certains agents pathogènes, dont des parasites, et certains cancers. »
Des plantes antiparasitaires souvent antitumorales
D’autant que cette activité antitumorale se retrouve également chez certaines plantes aux vertus antiparasitaires traditionnellement utilisées en Afrique et en Asie, telle que l’armoise annuelle ou chinoise (Artemisia annua L. - voir encadré).
Mais pas seulement !
Le gui (Viscum album), cette plante sacrée employée par les druides au temps des Celtes de l’Antiquité (on y revient !), est aujourd’hui utilisée en Allemagne et en Suisse en traitement de soutien des cancers. Appelée viscumthérapie, cette méthode permettrait un meilleur taux de survie et une réduction des effets secondaires des traitements anticancéreux, selon cet article.
Cette utilisation du gui chez les patients atteints de cancer découle de la médecine anthroposophique, Rudolf Steiner l’ayant suggéré il y a plus d’un siècle (5). « En anthroposophie, le gui est alors prescrit en dilution homéopathique », précise Pascal Lamour.
« Certaines plantes traditionnelles, telles que l’armoise chinoise (Artemisia annua L.) ou le gui (Viscum album), présentent une activité antitumorale. »
Les relations pathogènes-polluants-pathologies selon Hulda Clark
Ainsi, un petit déparasitage n’aurait-il pas sa place dans une cure de désintoxication naturopathiques ?
Nos animaux domestiques, mais aussi d’élevage, y ont pourtant droit eux. Ce qui ne les empêche pas d’être les principaux vecteurs de parasites pour l’Homme, soit par contact cutané, soit par ingestion, puisqu’ils en sont généralement porteurs entre deux traitements antiparasitaires.
Pour le Dr Hulda Clark, qui a passé une bonne partie de sa vie à rechercher l’origine des maladies, le rôle des parasites ne faisait aucun doute. Dans l’un de ses livres, elle résume le propos ainsi : « Quelle que soit la liste des symptômes, de fatigue chronique à stérilité jusqu’à des problèmes psychiques, je ne constate toujours que deux raisons à l’origine : votre corps est chargé de polluants et/ou de parasites. »
Ondes électromagnétiques, métaux lourds et autres résidus de pesticides altèrent le bon fonctionnement de l’organisme et favorisent la prolifération des parasites qui détériorent davantage le terrain.
C’est pourquoi ses recherches l’ont conduite à développer des cures antiparasitaires, couplées à l’utilisation de fréquences.
Elle a ainsi développé le zapper, un dispositif électronique délivrant un courant électrique capable de détruire les agents pathogènes.
« Pourquoi ne pas inclure un déparasitage à vos cures de désintoxication naturopathiques ? »
« Ondes électromagnétiques, métaux lourds et autres résidus de pesticides altèrent le bon fonctionnement de l’organisme et favorisent la prolifération des parasites qui altèrent d’autant plus le terrain. »
Vous voulez en savoir plus sur les techniques antiparasitaires, et notamment sur le zapper ? Je vous donne rendez-vous dans mon prochain article…
Artemisia annua, un antiparasitaire entre traditions et recherches
La médecine traditionnelle chinoise utilise l’armoise annuelle (Artemisia annua L.) depuis l'Antiquité pour le traitement de diverses maladies, parmi lesquelles le paludisme, la tuberculose, la gale et la dysenterie. Riche en artémisinine, A. annua fait l’objet de nombreux travaux de recherche qui ont mis en évidence son efficacité réelle contre de nombreux agents pathogènes : parasites (Plasmodium, Toxoplasma gondii, Leishmania, Acanthamoeba, Schistosoma, etc.), virus (hépatite A, herpès simplex 1 et 2, VIH), champignons (Candida, Malassezia, Saccharomyces spp.) et bactéries (Enterococcus, Streptococcus, Staphylococcus, Bacillus, Listeria, Haemophilus, Escherichia, Pseudomonas, Klebsiella, Acinetobacter, Salmonella, Yersinia spp.). Et comme si ça ne suffisait pas, elle possède également des propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses (6). Seul bémol : les autorités de santé françaises déconseillent l’emploi de compléments alimentaires à base d’A. annua. Mais, bon à savoir, nos amis à poil eux peuvent tout à fait en bénéficier puisque l’usage vétérinaire reste autorisé. Vous pouvez en trouver ici.
Références
1. Zettor D. De l'usage traditionnel de la papaye à l'albendazole, la prise en charge des parasitoses digestives à l'Île de La Réunion. Sciences du Vivant [q-bio]. 2019.
2. Ramadani AP. Various antimalarial strategies in Indonesia to fight Plasmodium falciparum. Human health and pathology. Université Paul Sabatier - Toulouse III, 2017.
3. Çelik F, Şimşek S. Parasite and Cancer Relationship. Turkiye Parazitol Derg. 2022 May 23;46(2):150-162.
4. Chai JY, Jung BK, Hong SJ. Albendazole and Mebendazole as Anti-Parasitic and Anti-Cancer Agents: an Update. Korean J Parasitol. 2021 Jun;59(3):189-225.
5. Kempenich R. Médecine anthroposophique : application pratique le Viscum Album en cancérologie. Hegel 2016/2 (2) : 234-235.
6. Feng X, Cao S, Qiu F, Zhang B. Traditional application and modern pharmacological research of Artemisia annua L. Pharmacol Ther. 2020 Dec; 216:107650.
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