Pourquoi notre entreprise s’appelle-t-elle Navoti ?

person Posté par: Frédéric G. / Tifenn H. list Dans: Vie de Navoti Le :

Le Navoti… Un chant poétique pour nourrir l’humanité

Il était une fois… Navoti

L’histoire de la société familiale Navoti est intimement liée à l’agriculture et aux semences. En 2005, Tifenn et Frédéric ont entrepris un voyage à la rencontre de paysans et artisans des métiers de bouche en France. Passionnés par le vivant, ayant grandi loin des campagnes, gourmets et gourmands, ils aspiraient à se relier à la terre et à rencontrer ses « courtisans » : des femmes et des hommes engagés de longue date dans une relation vivante et profondément respectueuse de la « Terre Mère ». Dans leur cheminement, ils ont été particulièrement marqués par la thématique des semences.

En effet, Tifenn et Frédéric ont rencontré partout en France des agriculteurs, des paysans, des associations, qui se battaient pour que les graines - source de toute souveraineté alimentaire - demeurent « libres » c’est-à-dire non exclusivement soumises aux lois du marché mondial. L’enjeu était et est toujours que les semences anciennes adaptées aux terroirs et aux conditions climatiques puissent continuer de s’échanger gratuitement et ne deviennent pas la propriété exclusive des grandes firmes semencières et agro-chimiques.   

Lors de ce voyage, Tifenn et Frédéric étaient accueillis durant un à trois jours dans les fermes et offraient, en échange de l’hospitalité, un spectacle de contes dont le thème était le lien entretenu par les hommes avec la Terre. Durant ses recherches préparatoires à l'écriture de ce conte, Tifenn avait découvert par hasard une histoire vraie incroyable dans le catalogue de semences de l’association Kokopelli*.

Dans ce récit, l’ethnobotaniste, John Kimmey, est invité chez les Hopis. Lors d’une de ses balades dans les champs de maïs, il est surpris par le chant d’un homme qui semble sorti de nulle part. La chaleur est écrasante, le sol est sec et craquelé et pourtant le champ de maïs devant lequel il se trouve est luxuriant. Cheminant dans les rangs, un vieillard chante.

En rentrant de sa promenade, il relate cette rencontre à son hôte qui lui dit :

"Je vois que tu as trouvé le champ de Titus" dit-il en émettant un petit rire étouffé. "Mais pourquoi ce champ est-il si resplendissant ? Possède-t-il une source d'eau secrète "

Grand-Père se contenta de rire. "Bien sûr que non, mais il possède Navoti."

"Qu'est-ce que cela ?" demandai-je en pensant que peut-être il existait un fertilisant secret accessible seulement à certains clans.

"Il possède la Voie Hopi" m'expliqua Grand-Père, après une pause pensive. "Il connaît les vieux chants qui rafraîchissent ses enfants maïs. Il récite ses prières correctement pendant le semis. Et, ce qui est plus important que tout, il sait qu'il ne faut pas se faire du souci, car l'angoisse nuit aux plantes tout autant que la sécheresse. Plutôt que d'angoisser ses enfants, ce qui les rendrait nerveux, il va vers eux dans la chaleur du jour et il leur chante de vieux chants qui sont, pour ses enfants, source de courage."

"Mais Grand-Père, les autres hommes s'aperçoivent sûrement de la différence de son maïs, pourquoi n'apprennent-ils pas ses chansons et pourquoi ne chantent-ils pas pour leur maïs ?"

Mon vieux maître Hopi soupira. "Cela ne servira à rien. Navoti ne vit plus dans les semences des autres."

Plus tard, John Kimmey expliquera comment cette rencontre avec ce champ de maïs et ce séjour chez les Hopis transforma sa destinée pour l’amener à consacrer sa vie à la sauvegarde de ces vieilles semences :

« Il me sembla que c’étaient les semences qui m'appelaient, je pris conscience que la source de la force que je ressentais était piégée dans les appentis, dans les pots de terre, dans les boîtes de café et dans les seaux remisés dans les coins sombres ; elle était également dans les vieux tapis de maïs tressé. Les graines qui m'appelaient étaient les vieilles graines, récoltées avant la venue des supermarchés, avant la venue des petits sachets en aluminium que l'on trouve sur les étagères des boutiques au début de chaque printemps.
C’étaient les graines dont Grand-Père m'avait parlé, celles qui possédaient encore le Navoti des âges passés. Après quelques cinquante années, leur vitalité était intacte. Le climat sec des hauts plateaux avait favorisé la conservation d'un ancien pouvoir qui était vivant à l'époque où les hommes chantaient pour leurs plantes. C'était vers moi maintenant que ces semences envoyaient leurs chants dans l'espoir d'être entendues avant de s'évanouir pour toujours dans l'oubli. »

Le Navoti, c’est la source de force de vie contenue dans ces graines. Une force activée par la confiance des humains qui les cultivent et en prennent soin. Cette force s'étiole lorsque les humains perdent le lien avec cette confiance dans leur relation au vivant. Navoti, c’est un potentiel de vie, un potentiel de régénération né de la relation aimante entre les Hommes et leurs terres, entre les Hommes et leurs cultures vivrières.

Nous pourrions tout autant tenter d’incarner une telle attitude avec nos enfants, nos animaux et nos frères humains. C’est en tout cas ce que toute l’équipe de NAVOTI s’efforce de vivre avec tous ses partenaires depuis la création de l'entreprise, et avant encore depuis Chemin Faisant le voyage agricole de Frédéric et Tifenn.

Si nous avons attendu seize ans avant de témoigner de l'origine du nom de notre entreprise, Navoti, c'est parce que nous n'écrivons jamais rien que nous n'éprouvions pleinement. Nous avons la chance aujourd'hui de pouvoir vivre le Navoti, avec une communauté élargie et fraternelle qui regroupe plus de 150 actionnaires, des dizaines de partenaires, et des milliers de clients. Maintenant nous pouvons partager avec vous cette origine, car nous l'incarnons enfin ! Et c'est une grâce.

Merci à tous de votre confiance et de votre fidélité. Le cœur du Navoti est la confiance, le fait d'oser sa fragilité et sa sincérité. Et vous avez répondu à cet appel du cœur. Merci !

Fred et Tifenn avec Kokopelli

Ici, Frédéric Gana et Tifenn Hervouët, co-fondateurs de Navoti, avec l'équipe de Kokopelli au salon Marjolaine à Paris en novembre 2022.

Ce récit est tiré du catalogue de semences de l’association Kokopelli. Plus qu’un simple catalogue, c’est une mine d’information complète sur les semences. On y retrouve des histoires, des récits de lutte, des interviews de femmes et d’hommes engagés dans cette préservation du vivant.**

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Notes :

*Vous pouvez retrouver l’intégralité du texte dans le catalogue de semence de Kokopelli. Depuis quarante ans, cette association diffuse des semences libres de toute manipulation génétique artificielle ou appropriation industrielle. Les graines sont multipliées et produites par des agriculteurs français. Pour en savoir plus ou commander des graines endémiques ou commander le catalogue, rendez-vous sur le site Kokopelli.

** Merci à Kokopelli pour l'autorisation de publier cet extrait de leur catalogue de Semences. Nous tenons à rappeler que le travail de Dominique Guillet, fondateur de Kokopelli, a été une nourriture essentielle pour la famille Gana dans sa rencontre avec le vivant cultivé et est toujours une source d'inspiration profonde pour les entrepreneurs que nous sommes.

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